J’ai passé une IRM alors que j’étais enceinte sans le savoir : quels sont les risques ?

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Il peut parfois arriver qu’une femme soit enceinte mais ne le sache pas encore et qu’elle passe une IRM pendant sa grossesse.

Si cela vous arrive, il est essentiel de savoir si cette situation représente un risque et si besoin de prendre les mesures nécessaires pour éviter d’éventuelles complications. Cet article est justement l’occasion de réaliser un état des lieux complet.

Est-ce dangereux de passer une IRM pendant sa grossesse ?

Les effets de l’IRM sur le fœtus restent peu connus, surtout au cours du premier trimestre de grossesse. En l’absence de preuves scientifiques solides, il est difficile d’établir avec certitude les risques exacts liés à l’exposition aux champs magnétiques et aux radiofréquences pour une personne enceinte.

Une intervention a toutefois eu lieu au congrès de la Société d’imagerie de la femme (SIFEM) le 1er juin 2023. Lors de celle-ci, la radiologue parisienne Anne-Élodie Millischer (spécialisée en imagerie de la femme à Paris) a précisé la chose suivante :

Nous pouvons faire des examens de femmes enceintes en toute sécurité quel que soit le terme, sur la 1,5 T comme sur la 3 T*.

Elle a également rappelé que l’Imagerie par Résonance Magnétique s’est nettement développée ces dernières années, même si elle reste une source d’inquiétudes pour de nombreuses femmes enceintes. Anne-Élodie Millischer, a clôturé son intervention en rappelant l’innocuité de cette technique sur certains plans et a encore rassuré quant à l’usage de l’IRM pendant la grossesse.

* Pour rappel les termes 1,5 T et 3 T correspondent à la puissance de l’appareil utilisé pour réaliser l’IRM. Celle-ci se calcule en Tesla.

Quels pourraient être les éventuels risques d’une IRM pour une femme enceinte ?

L’intervention d’Anne-Elodie Millischer est plutôt rassurante concernant l’usage de l’IRM pendant la grossesse. Certaines femmes enceintes mais également certains médecins préfèrent malgré tout éviter cet examen à ce moment là de la vie d’une femme.

Voyons ensemble pourquoi et quels peuvent être les potentiels risques :

  • Un effet chauffant : Les ondes radiofréquences utilisées lors de l’IRM pourraient provoquer un léger échauffement des tissus internes, y compris le liquide amniotique qui entoure le fœtus. Bien que cet effet soit généralement minime et temporaire, il pourrait potentiellement causer des dommages s’il est prolongé et concentré.
  • Une exposition aux champs magnétiques : L’exposition aux champs magnétiques au cours de l’IRM pourrait théoriquement avoir des effets sur le développement embryonnaire et augmenter les risques de fausse couche.
    Toutefois, aucune étude n’a démontré une corrélation entre ces facteurs et des anomalies congénitales ou des retards de croissance intra-utérins.
  • Le bruit : Les appareils d’IRM émettent des bruits intenses et répétés, ce qui peut causer du stress pour la mère et potentiellement pour le fœtus. Là encore, aucune étude n’a démontré d’effets négatifs sur le développement du fœtus dus au bruit de l’IRM. Il est difficile de mesurer l’impact potentiel de ce phénomène.

Rapide rappel sur l’IRM et son fonctionnement

L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) est une technique d’imagerie médicale non invasive qui utilise un champ magnétique et des radiofréquences pour obtenir des images détaillées des organes et tissus internes du corps.

Elle est couramment utilisée pour diagnostiquer et évaluer diverses affections, notamment celles du cerveau, de la colonne vertébrale, des articulations, du système cardiovasculaire ou encore des organes abdominaux.

Il est important de bien peser le pour et le contre si vous êtes enceinte et devez subir une IRM. Il faut absolument en parler avec votre médecin qui sera le seul en mesure d’évaluer le rapport bénéfices/risques.

IRM pendant la grossesse : le cas particulier du premier trimestre

Si vous avez ne serait-ce qu’une suspicion de grossesse, il faut en informer votre médecin traitant avant de pratiquer cet examen. Cela lui permettra d’évaluer attentivement la situation et de mesurer le rapport bénéfices/risques dans votre cas particulier.

Si après cet échange l’IRM semble inévitable, là encore, prenez le temps d’en parler avec le radiologue en plus de votre médecin traitant. Ils feront en sorte d’aménager votre examen pour en réduire les risques potentiels.

Il est par exemple possible d’utiliser des techniques d’imagerie plus rapides et moins intenses pour limiter l’exposition aux radiofréquences et aux champs magnétiques de votre bébé.

Encore une fois, aucune étude n’indique que passer une IRM pendant sa grossesse est dangereux, même pendant le premier trimestre. Cependant, par précautions, de nombreux médecins essayent de faire réaliser les IRM autant que possible après le premier trimestre de grossesse.

Après cette période, les principaux organes du fœtus sont déjà formés et le risque de fausse couche est donc considérablement réduit.

À noter : Certaines IRM nécessitent l’injection de produit de contraste à base de Gadolinium. Cette pratique est à éviter chez les femmes enceintes. Ce produit peut en effet traverser le placenta, est parvenir jusqu’au fœtus.

Quelles sont les alternatives à l’IRM lorsque l’on est enceinte ?

En cas de nécessité absolue d’un examen d’imagerie pendant la grossesse, il est parfois possible d’envisager des alternatives. En voici quelques-unes :

  • L’échographie : L’échographie utilise des ondes sonores pour créer des images du fœtus et n’utilise ni rayonnement ionisant ni champs magnétiques. Elle est généralement considérée comme sûre tout au long de la grossesse.
  • La radiographie : Bien que la radiographie implique une exposition aux rayonnements ionisants, les doses utilisées sont généralement faibles, en particulier lorsqu’il s’agit d’examens localisés. Le médecin peut également utiliser un dispositif de protection pour le fœtus tel qu’un tablier plombé.

Si vous découvrez que vous êtes enceinte après avoir passé une IRM, la première chose à faire est d’informer votre médecin traitant et/ou votre gynécologue obstétricien. Ils sont les seuls à même d’évaluer la situation et déterminer si des précautions ou examens supplémentaires devraient être pratiqués afin de surveiller le bon développement du fœtus.

Toutefois, rappelez-vous bien que les risques liés à l’IRM en début de grossesse ne sont pas bien connus. Aucune preuve scientifique n’a jusqu’à présent montré d’effets néfastes significatifs sur le fœtus. Il est tout à fait normal de ressentir de l’inquiétude, mais il est important de rester attentive aux conseils de votre médecin et de garder à l’esprit que les risques sont faibles.

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