Confier son enfant à une crèche ou même à une nounou, est toujours une expérience un peu particulière pour les parents. Avant de développer notre sujet du jour, nous tenons tout de même à rappeler que dans l’immense majorité des cas tout se passe très bien.
Que ce soit pour les auxiliaires de crèches ou bien les nounous, les personnes qui exercent ces métiers sont des personnes passionnées et qui font tout leur possible pour s’occuper au mieux de nos enfants.
Mais il arrive parfois que certains parents se retrouvent confrontés à une réalité difficile qui est la suspicion de maltraitance. Que faire si vous pensez que votre enfant ou un autre est victime d’actes inappropriés dans un lieu censé être sûr ?
Explorons ensemble ce sujet délicat.
Des cas de maltraitance signalés récemment par des parents
Dans une crèche de Saône-et-Loire en septembre 2024
Il y a quelques mois, une crèche de Saône-et-Loire a fait la Une après que plusieurs parents ont dénoncé des faits troublants. Des vidéos exposant des scènes d’humiliation des enfants et des moqueries de la part des assistantes maternelles ont été mises en évidence.
Des propos choquants ont également été révélés dans ces vidéos, filmées par les assistantes maternelles elles-mêmes.
Une enquête a révélé des carences graves dans la gestion de l’établissement, mettant en lumière l’importance des signalements parentaux. L’établissement a évidemment fermé ses portes depuis.
Dans une crèche marseillaise en octobre dernier
Un autre scandale a éclaté à Marseille, où une employée a été accusée de gestes violents envers des tout-petits. Ce sont des témoignages de collègues et des parents attentifs qui ont permis de révéler les faits.
Une famille a notamment porté plainte après que leur bébé de 14 mois ait été victime de deux fractures en à peine 6 mois. La première au bras et la deuxième au tibia.
Ces histoires nous rappellent que nous avons un rôle clé à jouer et qu’il est très important de ne pas hésiter à signaler un problème quand vous en voyez un. Mais comment détecter les signes et agir efficacement ?
Pour aller plus loin : Nos conseils pour trouver la meilleure crèche pour son enfant !
Maltraitance en crèche : quels signes doivent vous alerter ?
Tous les enfants traversent des phases de mécontentement ou d’inconfort, il est donc important de ne pas “surpaniquer” dès les premiers pleurs de votre bébé. Mais certains signaux doivent nous interpeller.
L’importance de la période d’adaptation
La période d’adaptation est cruciale pour évaluer si votre enfant se sent bien. Si, dès cette étape, vous remarquez des comportements inhabituels chez votre bout de chou ou si le personnel de crèche semble froid et peu impliqué, cela peut être un premier élément de vigilance.
Un enfant angoissé et/ou en pleurs au moment d’aller à la crèche
Il est normal qu’un enfant pleure parfois lors de la séparation, mais si cela devient très récurrent et qu’il montre une peur inhabituelle, il est important d’en discuter avec les professionnels.
Cela vous permettra de voir leurs réactions et également d’entendre leurs explications.
Des problèmes d’hygiène ou de nutrition
Un enfant qui rentre régulièrement avec des couches sales de la crèche, avec des vêtements mouillés ou encore un érythème fessier. Ces signes peuvent révéler un manque d’attention ou pire, un traitement négligent.
Si votre enfant a fréquemment l’air affamé quand il rentre de la crèche, là aussi, cela doit vous mettre la puce à l’oreille et vous alerter sur la qualité des repas qu’on lui donne à la crèche.
Des blessures physiques inexpliquées
Bleus, griffures ou bosses non expliquées sont des signaux très importants. Comme nous l’expliquions plus haut, il est normal que les enfants en jouant entre eux se fassent de petites blessures superficielles. Cependant, si les blessures se répètent et deviennent plus graves, il est important d’en parler avec le personnel de crèche.
Si les explications fournies ne vous semblent pas cohérentes ou insuffisantes, cela doit clairement vous alerter et vous pousser à creuser le sujet.
Dans un premier temps, rapprochez-vous de votre médecin et/ou des Urgences et demandez leur de diagnostiquer la blessure de votre enfant afin de mieux comprendre comment cela a pu arriver.
Pour aller plus loin : Pleurs de décharge chez un bébé, comment réagir ?
Que faire si vous pensez que votre enfant est maltraité ?
Votre priorité doit être de protéger votre enfant avant tout. Voici les étapes à suivre si vous avez des doutes.
Parler de vos soupçons avec la direction de la crèche
Adressez-vous d’abord à la direction de la crèche qui s’occupe de votre enfant. Exposez calmement vos inquiétudes et demandez des explications. Une crèche professionnelle sera à l’écoute de vos remarques et vous proposera des solutions.
Signaler vous-même les maltraitances en appelant le 119
Le 119 – Allô Enfance en Danger est un service gratuit qui peut vous conseiller et, si nécessaire, transmettre votre signalement aux autorités compétentes. Si vous remarquez que les blessures sont récurrentes et que la direction de la crèche n’apporte aucune réponse, cela peut-être une première solution à activer.
Contacter le centre de Protection Maternelle Infantile le plus proche
Les centres de PMI (Protection Maternelle Infantile) ont pour mission de veiller au bien-être des enfants. Ils peuvent enquêter sur place et prendre des mesures si des dysfonctionnements sont constatés dans une crèche.
N’hésitez pas à contacter celui de votre département pour lui exposer vos doutes et voir avec eux les actions à mettre en place.
Se rapprocher des services sociaux de l’enfance
Les services sociaux départementaux peuvent également intervenir pour garantir la sécurité des enfants. Ils collaborent souvent avec les PMI et les autorités judiciaires.
Tous les enfants peuvent évidemment avoir des angoisses ou encore se blesser légèrement à la crèche. C’est le lot de la vie en collectivité.
Cependant, en tant que parents, nous avons le droit et le devoir d’agir si quelque chose nous semble anormal. Un signalement peut non seulement protéger nos propres enfants, mais aussi ceux des autres. Rappelez-vous : mieux vaut signaler un doute que regretter un silence.